Investir en immobilier en 2026 : comprendre le tournant fiscal et adapter sa stratégie
- Joris Hoffmann

- il y a 6 jours
- 3 min de lecture

1. Contexte général : une politique immobilière recentrée
Le Budget 2026 confirme un changement structurel. L’État cherche à :
augmenter les recettes fiscales issues de la pierre,
réduire les niches perçues comme trop avantageuses,
accélérer la transition énergétique,
soutenir le logement dans les zones tendues.
Résultat : le cadre fiscal devient plus exigeant et sélectif. La rentabilité immobilière dépendra davantage de la stratégie et de la maîtrise réglementaire que du seul rendement brut.
2. Fiscalité locative : la fin du statu quo
Les évolutions envisagées pour 2026 impactent directement les bailleurs :
a) LMNP : amortissements sous surveillanceLe maintien de l’amortissement n’est plus garanti dans sa forme actuelle. Plusieurs pistes sont étudiées : plafonnement, étalement, ou rapprochement avec le foncier classique. Les investisseurs doivent anticiper une éventuelle réduction de l’avantage fiscal.
b) Revenus fonciers : contrôle renforcé des charges déductiblesLes travaux d’entretien, de réparation, de gestion et d’assurance pourraient faire l’objet de seuils ou de justificatifs supplémentaires. Le déficit foncier reste pertinent, mais avec un suivi fiscal plus strict.
c) Plus-values immobilières : optimisation plus techniqueLa fiscalité sur les plus-values n’évolue pas pour l’instant, mais la suppression de certains abattements est régulièrement évoquée. La stratégie de détention longue et de rénovation reste sécurisante.
3. Le futur statut du bailleur privé pour investir en immobilier
Le gouvernement poursuit l’objectif d’unification et de simplification du paysage locatif. Le futur statut pourrait intégrer :
obligations d’information énergétique,
transparence accrue sur les loyers,
standardisation des déclarations fiscales.
Pour les bailleurs professionnels, l’enjeu sera la conformité documentaire. Pour les particuliers, la conséquence pourrait être une réduction des écarts fiscaux entre régimes.
4. Performance énergétique : l'axe central de 2026
Les échéances DPE continuent de structurer le marché :
interdiction progressive de louer les logements classés G, puis F,
hausse du coût des financements non performants énergétiquement,
valorisation accrue des biens rénovés.
Pour l’investisseur, la création de valeur passera davantage par la capacité à :
acheter sous valorisé,
rénover intelligemment,
améliorer les étiquettes énergétiques,
documenter les gains de performance.
Le budget 2026 encouragera les rénovations ciblées et mesurables plutôt que les travaux esthétiques.
5. Financement : un accès au crédit plus sélectif
Même avec des taux stabilisés, trois tendances se confirment :
apport personnel plus fréquent,
analyse plus poussée des revenus récurrents,
distinction renforcée entre résidence principale et investissement locatif.
Les dossiers structurés, maîtrisant fiscalité, rentabilité, risques et stratégie patrimoniale seront privilégiés. L’investisseur occasionnel devra désormais adopter une approche professionnelle.
6. Structures d’investissement : arbitrages plus stratégiques
La question « nom propre, SCI IR, SCI IS ou LMNP ? » devient centrale.
Nom propre foncier : pertinent pour optimiser le déficit foncier, surtout TMI élevée.
LMNP : toujours efficace, mais dépendant des réformes à venir.
SCI IS : solution pour capitaliser, réinvestir et préparer la transmission.
Investissement collectif (SCI, SAS immobilière, fonds privés) : permet dilution du risque et mutualisation des coûts énergétiques.
En 2026, le choix du véhicule aura autant d’impact que le choix du bien.
7. Marché immobilier : une reconfiguration plutôt qu’un retournement
Sous l’effet des contraintes fiscales et énergétiques, plusieurs tendances se renforcent :
baisse ou stagnation sur les biens énergivores,
dynamique soutenue sur les logements rénovés,
montée de la demande dans les villes moyennes économiquement actives,
prime à la rentabilité nette et non plus brute.
L’investisseur opportuniste se concentrera sur les biens avec potentiel d’amélioration mesurable et revendable.
8. Vision long terme : l’immobilier reste un actif stratégique
Malgré le durcissement, l’investissement immobilier conserve des avantages uniques :
effet de levier bancaire,
revenus réguliers,
protection contre l’inflation,
transmission facilitée,
valeur d’usage et rareté foncière.
L’avenir appartient aux investisseurs disciplinés, structurés, documentés et orientés performance énergétique.
9. Recommandations opérationnelles pour 2026
réaliser un diagnostic patrimonial complet avant d’investir,
prioriser les biens à rénover plutôt que les produits clés en main surpayés,
intégrer systématiquement la dimension énergétique au business plan,
anticiper les réformes plutôt que les subir,
privilégier une stratégie claire sur 10 ans.
10. Conclusion
2026 marque un changement de paradigme. Le cadre fiscal n’élimine pas la rentabilité, il la conditionne davantage à la compétence, à la méthode et à la qualité du projet. L’immobilier ne sera plus un refuge automatique, mais un actif d’ingénierie patrimoniale.
Les investisseurs capables de comprendre, anticiper et structurer bénéficieront d’un marché moins concurrentiel et plus rationnel.
Merci de nous avoir consacré le temps de la lecture.
L'équipe de Atom investissement locatif








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